Le CETIM est le centre d’expertise mécanique de la Région Centre-Val de Loire. Il assure les missions de diffusion de l’innovation, véritables leviers économiques des entreprises, et d’accompagnement des industriels dans leurs démarches de transformation vers l’industrie du futur. Notamment grâce à son institut PRINTING BOURGES, plateforme collaborative de fabrication additive métallique.
Établi en Région Centre-Val de Loire depuis 2002, le CETIM est un centre de compétences avec pour ambition l’appui à l’industrie manufacturière. Pour ce faire, l’organisme réalise des travaux de R&D, des prestations individuelles et favorise les prestations collectives. Sur son site de Bourges (20 personnes) est implanté une plateforme mutualisée d’industrialisation de la fabrication additive, le PRINTING BOURGES.
Cette structure met ainsi à la disposition des industriels d’importants moyens pour maîtriser cette nouvelle technologie de production, dans le but de réaliser des pièces et démocratiser ces nouvelles technologies à moindre coût (voir ci-dessous). Le CETIM réalise également des essais et des certifications de matériaux afin de valider la capacité de fonctionnement à la manœuvre répétée et à la corrosion (essais d’endurance, de résistance mécanique, de tenue Brouillard Salin, tests climatiques). Plus de 600 composants sont ainsi testés chaque année.
L’équipe accompagne aussi le dirigeant vers l’intégration de la robotique, en évaluant l’intérêt pour un atelier, puis en déployant la technologie. Enfin, la CETIM ACADEMY propose différentes formations sur les matériaux, la cotation ISO, les méthodes de conception, le soudage et bien sûr la fabrication additive.
Et les grands donneurs d’ordre locaux ont bien saisi l’opportunité d’avoir une telle expertise à portée de main pour leurs partenaires. Le 6 mai dernier, MBDA et KNDS (NEXTER) ont inauguré la plateforme « PRINTING BOURGES » dédiée à soutenir les PME de l’aéronautique et la défense dans l’adoption de l’impression 3D métallique. Cet espace abrite une dizaine d’imprimantes 3D métalliques destinées aux PME, et spécialisées dans la conception et la production de pièces complexes répondant aux exigences accrues de ces secteurs stratégiques. L’un des objectifs avoués étant de répondre aux impératifs de réapprovisionnement et de réparation d’équipements. L’opération séduction est donc amorcée pour convaincre des sous-traitants encore frileux face aux coûts et aux manques de garanties quant aux volumes de production promis à cette technologie.
La zone technique de 2000 m², élevée au cœur du site berruyer du missilier MBDA, entend développer la mise en place d’un tissu industriel régional mature, en regroupant les acteurs de la sous-traitance et les donneurs d’ordre en un même lieu. Une montée en compétence collective saluée par Eric BERANGER, PDG du groupe MBDA « (…) pour les PME et les ETI, cela leur permet de s’essayer à cette rupture majeure et d’en ressortir plus fortes sur leurs marchés face à leurs concurrents. »
Depuis, HUTCHINSON, ROXEL et le CEA ont rejoint le consortium. Aujourd’hui, ce sont 41 entités qui sont impliquées dans l’émergence de cette filière de sous-traitants. Et les projets de développement du PRINTING ne manquent pas, notamment pour les moyens de production. Le parc compte des machines LPBF (fusion laser), DED poudre (projection poudre fondue), WAAM (dépôt fil fondu) et MELD (friction malaxage). Deux nouvelles machines sont en commande, dont une LPBF dont l’installation est prévue en fin d’année, destinée à la création de pièces de grande dimension 600x600x600.
En ce mercredi 11 septembre, ils sont une quarantaine de personnes à avoir accepté l’invitation du CETIM pour venir découvrir cette plateforme collaborative. Après avoir montré patte blanche afin d’accéder aux locaux sécurisés nichés au sein du site de MBDA Bourges Aéroport, les participants, pour la plupart industriels locaux, ont visité le parc de machines de fabrication additive métallique. Sans oublier le « Service Center », pour la caractérisation des poudres, la chaîne numérique, la normalisation et les travaux d’expertises. Avec une confidentialité des projets assurée, l’atelier assure la fabrication de pièces (faisabilité, prototypage, qualification, petite série), la réparation, l’ajout de fonction ou le revêtement.
L’adhésion au CETIM permet à l’industriel de mettre en œuvre des projets individuels ou collaboratifs, de participer à des journées et rencontres technologiques, et de bénéficier de réductions sur les formations.
Quelques pièces complexes imprimées trônent dans l’entrée.
La fusion sur lit de poudre (PBF) est une technique de fabrication additive dont le procédé consiste à fusionner de la poudre atomisée pour fabriquer des pièces.
Ce protocole d’impression 3D utilise une source de chaleur, comme un laser, pour fritter ou fusionner ensemble des particules de poudre atomisées. La machine effectue l’opération couche après couche, jusqu’à ce que la pièce soit terminée. La caractéristique principale de la fabrication additive métallique réside dans le fait que l’on vient ajouter de la matière uniquement là où elle est nécessaire. Ce procédé rend alors possible la fabrication de pièces d’une grande complexité géométrique. Cette technique est utile à des fins de prototypage rapide et de fabrication directe de pièces complexe en petites séries. Autre avantage, elle peut se faire dans des délais courts et nécessite peu ou pas d’outillage. Cependant, elle demande également des étapes de post-traitements, de reprise et de finition.
Réseautage, visite d’entreprises innovantes, mise en avant du savoir-faire industriel de la Région Centre-Val de Loire.