Le monde de l’automobile est en mutation, et les industriels du secteur doivent s’adapter et innover. En Loir-et-Cher, BORGWARNER a développé un système d’injection hydrogène. Le 16 février, les membres du GIR, accompagnés de représentants des collectivités locales, ont pu découvrir cette nouvelle solution de mobilité verte.
Avec l’arrivée des nouveaux modes de propulsion, la filière automobile est à un tournant. Diligenté par France 2030, 9 territoires français vont bénéficier d’un accompagnement pour aider à la mutation du secteur automobile. Parmi ces collectivités figurent Agglopolys et la CCRM (Communauté de Communes du Romorantinais et du Monestois). Ainsi, ces dernières vont bénéficier d’une enveloppe de 2 millions d’euros, assortie de 150 jours d’ingénierie financés par la Banque des territoires.
Les visites menées par le cabinet ROLAND BERGER et la SCET dans les entreprises porteuses de projets sont en cours afin de détecter puis de désigner les futurs lauréats de ce programme Rebond Industriel.
Une entreprise phare de Loir-et-Cher, BORGWARNER et ses 880 salariés, a depuis des années vu et amorcé le virage technologique du secteur auto. Anciennement DELPHI TECHNOLOGIES, l’équipementier est spécialisé à Blois dans l’injection Diesel. Cependant, depuis 2018, il avait déjà diversifié ses activités dans l’injection Essence. Avant d’investir dans le développement de technologies décarbonées comme l’hydrogène.
En août 2022 dans le quotidien La Nouvelle République, Jean-Luc BEDUNEAU, directeur de l’innovation du site blaisois, expliquait : « Nous sommes partis sur le développement d’un système d’injection hydrogène, en partant d’un véhicule à combustion diesel pour le transformer en un moteur qui ne brûle que de l’hydrogène. L’idée étant de proposer une solution de décarbonation totale des émissions au niveau de la mobilité sur un segment de véhicules qui demande une autonomie assez importante. Mon objectif n’est pas d’opposer l’électrique à l’hydrogène. Une seule solution ne va pas répondre à tous nos besoins. »
Pour BORGWARNER, le but est donc de garder la technologie du moteur à combustion, mais en utilisant un carburant dépourvu des chaînes carbonées, l’hydrogène. Cette innovation, qui émet une infime émission de CO2, est aujourd’hui fonctionnelle et en phase de test. En effet, un prototype circule sur les routes de Loir-et-Cher et permet la promotion de ce mode de propulsion plus propre. BORGWARNER travaille d’ailleurs avec un autre équipementier solognot. À Romorantin, CAILLAU, expert dans la fixation de réservoirs, apporte également son concours au projet. L’objectif pour les industriels est maintenant de convaincre les constructeurs automobiles.
Les performances des injecteurs sont scrutées et analysées par les ingénieurs. (photo : BorgWarner)
L’espace de stockage des bouteilles d’hydrogène. L’hydrogène est comprimé entre 350 et 700 bars dans le réservoir du véhicule. Ensuite, un système permet de raccorder ce réservoir à un rail dans lequel l’hydrogène est injecté jusqu’à la chambre de combustion, où il est brûlé avec de l’air. Côté consommation, un véhicule tel un van brûle entre 2,5 et 3 kg d’hydrogène pour 100 kilomètres. (photo : BorgWarner)
Ce jeudi 16 février, BORGWARNER a ouvert ses portes aux adhérents du GIR ainsi qu’aux représentants des collectivités locales AGGLOPOLYS et la CCRM, accompagnés par Dev’up* et la DDETSPP**. Une trentaine de personnes ont donc été accueillies par Oktay DENIZ, directeur du site, Romain HABERT, directeur des ressources humaines et leurs équipes. Un événement qui fut placé sous le signe de la valorisation de l’innovation et du savoir-faire local, ainsi que du rapprochement entre industriels de la région Centre Val-de-Loire. Les participants ont pu visiter l’atelier de production ainsi que le pôle Innovation.
À la sortie, Sylvain CROQUET, président de DÉCOLLETAGE DU BERRY à Saint-Florent-sur-Cher (18), est plutôt enthousiaste : « C’est vraiment ce qu’il faut faire pour maintenir nos industries en France. BORGWARNER va de l’avant, avec de l’audace. DÉCOLLETAGE DU BERRY tend vers l’Industrie 4.0, et ce que j’ai vu ici m’inspire. (…) Je crois dans l’avenir de l’hydrogène, car l’électrique ne pourra pas tout absorber. Et la fabrication et le recyclage des batteries électriques polluent. Cette visite me fait réfléchir et je pense en parler à mes clients. »
Ainsi, l’hydrogène Made in Blois a encore fait de nouveaux adeptes…
Des véhicules à injection Hydrogène sont déjà opérationnels, comme ici un Peugeot Boxer et un Citroën Jumper. (photo : BorgWarner)
Grâce au GIR, des chefs d’entreprises et des représentants des collectivités locales ont participé à cette visite. (photo : BorgWarner)
*Dev’up : Agence du développement économique & de l’accompagnement des entreprises de la Région Centre Val-de-Loire.
** DDETSPP : Direction départementale de l’emploi, du travail, des solidarités et de la protection des populations.
Visites d’entreprises innovantes, réseautage avec les entrepreneurs de la Région Centre Val-de-Loire, communication.