LBCG Développement accompagne les entreprises fragilisées avant qu’il ne soit trop tard. La société créée par Mickaël Sanchez, un professionnel aguerri passé par l’industrie, mise sur les procédures amiables, confidentielles et méconnues, pour éviter aux dirigeants le couperet du dépôt de bilan.
LBCG Développement a pris ses quartiers en Touraine à MAME. Fondée en 1796, l’ancienne imprimerie a été réhabilitée, et s’est depuis 2016 muée en Cité de la Création et de l’Innovation. À l’intérieur du bâtiment phosphore dorénavant un écosystème peuplé entre autres de startups, de laboratoires, et de partenaires économiques.
Créé en janvier 2024, LBCG Développement est spécialisée dans l’accompagnement des entreprises en difficulté avant toute procédure collective.
Son fondateur, Mickaël SANCHEZ, compte auparavant une vingtaine d’années d’expérience dans des groupes internationaux comme COOPER CAPRI, notamment dans l’opérationnel puis vers le commercial. Ensuite, au fil du temps, l’envie d’aider les autres, et particulièrement les professionnels, s’est faite plus forte. Comme un besoin de devenir « urgentiste » pour la santé de l’entreprise et du dirigeant.
L’entrepreneur a depuis validé une formation à HEC, puis un diplôme universitaire de Droit des entreprises en difficultés à la Sorbonne. Nouvel adhérent du GIR, celui-ci nous présente son activité et l’intérêt d’anticiper pour rebondir en cas de mauvaise passe.
Mickaël SANCHEZ
Quel est le rôle de LBCG Développement ?
Mickaël SANCHEZ : L’objectif est d’aider les dirigeants dans la restructuration de leurs dettes, et permettre à l’entreprise qui est en difficulté de trésorerie de rebondir avant de déposer le bilan. Car quand l’entreprise entre en état de cessation de paiement, le dirigeant dispose de 45 jours calendaires pour faire une déclaration de cessation des paiements, ou dépôt de bilan. Ce dépôt déclenche alors l’ouverture d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation judiciaire.
Une liquidation est prononcée dans à peu près 40 % des cas. Le législateur, conscient des difficultés qu’engendrent les procédures collectives comme la sauvegarde, le redressement ou la liquidation, a alors créé des protocoles amiables ou de prévention. Il s’agit du mandat Ad Hoc, de la conciliation et du règlement amiable spécifique au secteur agricole. Ce sont des procédures confidentielles, à l’inverse des procédures collectives qui sont rendues publiques. Le dirigeant peut invoquer ces procédures amiables pour faire face à des difficultés avérées ou prévisibles. Le Tribunal de commerce peut alors ouvrir une procédure amiable afin qu’un mandataire soit nommé. Ce dernier négocie ensuite auprès des créanciers afin de restructurer les dettes ou trouver de nouveaux financements. L’un des enjeux est de gagner du temps et de permettre à l’entreprise d’être plus sereine pour sa trésorerie pendant que le dirigeant met en place un plan de rebond opérationnel. Ceci dans le but d’éviter le redressement.
J’insiste sur le fait que ces procédures amiables sont confidentielles. À part le Tribunal de commerce, seuls le mandataire, et éventuellement l’avocat et le comptable, sont au courant avec le chef d’entreprise. Ni le CSE, ni les partenaires n’ont à connaître la mise en œuvre de cette procédure amiable. Et les fournisseurs stratégiques peuvent ne pas être mis au courant du protocole, contrairement à une procédure collective qui s’impose à l’ensemble des créanciers. LBCG intervient pour aider à la restructuration financière de l’entreprise, là où malheureusement certains dirigeants s’y attellent seuls pour éviter que leurs difficultés s’ébruitent et par crainte aussi de l’effet domino. Avec LBCG, je me consacre à faire connaître ces procédures, et à accompagner les dirigeants auprès des tribunaux de commerce pour retrouver des marges de manœuvre.
Mais avec une procédure amiable, le dirigeant garde-t-il la main ?
Bien sûr ! Nous sommes sur des procédures amiables pour le mandat Ad Hoc ou la conciliation. Je mène les négociations avec l’accord du dirigeant, c’est lui qui est en contrôle. Il garde la main sur la direction de son entreprise. Le mandataire ou le conciliateur est présent pour le conseiller, mais en aucun cas il ne prend le contrôle de l’entreprise. Il n’y a pas de tutelle.
Je propose mes compétences pour l’aspect commercial, et aussi pour le volet opérationnel. Quand elle est en difficulté, une entreprise ne parvient plus à générer de l’autofinancement. Cependant, le Tribunal raisonne en termes de « Cash ». Ce qui détermine un dépôt de bilan, c’est l’état de cessation des paiements, donc le cash… Il faut trouver de la trésorerie, développer la capacité d’autofinancement pour permettre le plan de rebond. Il faut comprendre qu’avant les problématiques financières, il y a des problématiques opérationnelles à résoudre. Et c’est ce plan de rebond qui va permettre la pérennité de l’entreprise. Sans oublier l’activité de négociation. Le plan de rebond va permettre de négocier à court terme avec les créanciers choisis par le dirigeant, et ainsi permettre de retrouver leur confiance. C’est un travail d’équipe entre le dirigeant, l’expert-comptable, l’avocat et le mandataire. Plus tôt on agit, plus la trésorerie est élevée, plus l’entreprise est à l’aise pour rebondir. Une procédure amiable dure en moyenne 5 à 6 mois, et ses effets sont visibles dès l’ouverture. Toutes les entreprises ont accès à ces procédures amiables.
Comment se passe le premier RDV ?
Je suis très réactif. J’appelle le dirigeant pour prendre la température, comprendre sans jugement la situation, et évaluer l’urgence. Je viens ensuite sur site, ou en entretien à distance en visioconférence. Le dirigeant me présente l’entreprise, son historique, et les raisons de ses difficultés réelles ou à venir. Nous définissons ensuite un plan d’actions avec le dispositif adapté. On peut par exemple faire appel à la médiation du crédit, afin de restructurer un PGE. Lors de ce premier RDV gratuit et confidentiel, il est primordial que le dirigeant soit transparent sur la situation. Sur le site LBCG Développement, des ressources d’informations sont d’ailleurs disponibles sur les possibilités de recours amiables. (NDLR : ces vidéos sont disponibles sur la chaîne YouTube du GIR.)
Et comment facturez-vous votre prestation ?
Je me rémunère dès lors que la procédure est ouverte. Je me mets d’accord avec le dirigeant sur un forfait, et non sur une facturation à l’heure, car c’est plus lisible pour sa comptabilité. Le paiement est échelonné sur des mensualités.
Quelles sont les erreurs les plus courantes ?
La première erreur du dirigeant est de penser qu’il peut s’en sortir seul. Et plus on attend, moins les dispositifs pour s’en sortir sont nombreux. Il ne faut pas attendre.
Il faut commencer à se renseigner 5 à 6 mois avant d’entrer en cessation des paiements. On connaît alors les recours possibles, comment les activer, et quels sont leurs bénéfices. Il faut anticiper, s’entourer et ne pas hésiter à aller voir le tribunal. J’accueille parfois des dirigeants qui sont en grande souffrance psychologique, qui sont usés. Or, c’est le chef d’entreprise qui va devoir piloter le plan de rebond. Les tribunaux disposent de cellules de prévention, dont l’accès est gratuit. Le GPA, le Groupement de Prévention Agréé, est aussi disponible dans le département. Un chef d’entreprise doit parfois accepter que la conjoncture n’aide pas, et qu’être accompagné n’est pas un aveu de faiblesse.
Enfin, je pense qu’il faut oser. Quand on parle de tribunal et de procédure, cela peut faire peur. Cependant, la réalité est tout autre. Si le dirigeant ouvre une conciliation, cette procédure confidentielle va bloquer son devoir de déposer le bilan, mais aussi toute assignation d’un tiers en dépôt de bilan. Car ce dernier peut être invoqué par un tiers comme l’URSSAF, le Trésor Public ou tout autre créancier. Qui plus est, un dirigeant qui fait appel à une procédure amiable démontre au Tribunal la bonne gestion de l’entreprise.
En termes de conjoncture économique aujourd’hui ou pour les mois à venir, quel est votre ressenti ?
J’observe des secteurs qui sont dynamiques, comme la défense et l’aéronautique. Cependant, dans bien d’autres secteurs, les entreprises sont touchées, directement ou indirectement. Des groupes se mettent en protection de leur trésorerie et retardent leurs paiements. En 2024, la France a connu 65 000 défaillances d’entreprises, liquidations et redressements. En 2019, il y en avait 50 à 55 000. Pour 2025, des projections annoncent 67 à 70 000 défaillances.
En cas de difficultés, LBCG permet d’aller chercher des solutions pour générer des économies à très court terme, et restructurer ses dettes. Les impacts sont rapides, et la trésorerie ainsi retrouvée va pouvoir financer les initiatives opérationnelles pour rebondir. Il faut oser !
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mickaelsanchez@lbcg-developpement.fr
Mise en avant du savoir-faire industriel de la Région Centre-Val de Loire, aides aux recrutements, rencontres entre dirigeants.