« Le carnet de commandes est plein, mais on se doit d’être présents ici, pour nos clients et nos fournisseurs. » Ce constat d’un chargé d’affaires d’un industriel revient régulièrement dans les allées du salon EUROSATORY, le mondial de la Défense et de la sécurité. Du 17 au 21 juin, 2 000 exposants et 41 pavillons nationaux ont montré leur savoir-faire au parc des expositions de Paris Nord Villepinte. Dans les stands et en dehors, les affaires se discutent, les innovations se découvrent, sur fond de tensions géopolitiques et de conflits armés.

Organisé par le GICAT*, cette 28^ème édition se voulait la vitrine du savoir-faire en matières de sécurité et de défense, à l’heure des transitions écologique et numérique. Avec une filière de l’industrie de la défense qui se place en poids lourd de l’économie française, avec plus de 32 milliards d’euros de Chiffre d’affaires cumulé en 2021 (source GICAT).

Lors de l’édition 2022, quelques mois après le déclenchement de la guerre en Ukraine, le Président Macron avait appelé les industriels à se mettre en ordre de bataille et à passer en « économie de guerre. » S’en est suivi la prise de position concrète de l’État, avec l’adoption en 2023 de la loi de programmation militaire (LMP) couvrant la période de 2024 à 2030, dotée d’une enveloppe atteignant 413 milliards d’euros. Soit une hausse de 40% par rapport à la précédente LMP. Afin de soutenir un conflit à haute intensité, les programmes et les cadences se sont donc depuis renforcés. Et les sous-traitants ont aujourd’hui parfois du mal à honorer les commandes passées par les donneurs d’ordre, entre difficultés d’approvisionnements et pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Néanmoins, pour cette grande messe de la Défense, par-delà la signature de contrats et les poignées de main aux officiels et aux gradés, il fallait donc se montrer et communiquer.

« On sent que les visiteurs sont plus intéressés, les contacts sont plus qualitatifs par rapport aux autres éditions. », lâcha un habitué d’un manufacturier français.