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LES TRANSPORTS BREGER, un organisateur engagé.

Spécialistes  de l’organisation transport et logistique, Les TRANSPORTS BREGER vont changer d’adresse dans quelques mois à Romorantin. L’occasion pour la direction d’aborder les évolutions environnementales, numériques et sociétales dans l’entreprise.

Nés en Mayenne en 1952, les TRANSPORTS BREGER proposent la collecte et le transport de marchandises, la messagerie palettisée, la logistique et la mise à disposition de chauffeur avec véhicule. Les 1 000 collaborateurs se répartissent entre les 11 agences du réseau et 7 filiales.

 Avec 170 millions d’euros de Chiffre d’affaires en 2023, le groupe indépendant et privé poursuit son développement avec l’ouverture prochaine de son nouveau site de Romorantin-Lanthenay, à quelques pas de l’A85.

En attendant, dans la zone commerciale de Plaisance, les remorques vertes masquent l’entrée des locaux actuels du transporteur. À l’étage, Vincent LESAGE, le Président des TRANSPORTS BREGER, et Killian BELLOIS, le directeur de l’agence solognote, nous reçoivent.

les transports BREGER logistique et organisation

Killian BELLOIS et Vincent LESAGE (à droite) devant un camion fonctionnant au biogaz.

Comment définissez-vous votre métier aujourd’hui ?

Vincent LESAGE : On a un maillage complet avec des sites connectés les uns aux autres, sur lesquels nous pouvons nous appuyer dans chaque territoire. Notre métier est d’optimiser les plans de transports à partir de l’unité « palette », 200/300kg, jusqu’au camion complet. Et plutôt pour des produits manufacturés ou semi-manufacturés. Nous intervenons sur des secteurs d’activités relativement larges, de l’automobile qui représente 35% de notre activité, en passant par l’emballage, le bâtiment, l’agroalimentaire. BREGER travaille aussi pour la grande distribution, en transporteur en amont, des fournisseurs vers les grands distributeurs. Nous avons des plateformes de cross-docking (NDLR : ou transbordement, faire passer les marchandises du quai de déchargement vers le quai d’expédition). Nous ne sommes pas dans le stockage, mais plus dans le flux.

Killian BELLOIS : L’idée est de pouvoir charger partout, et de pouvoir livrer le destinataire avec un seul camion regroupant tous ses fournisseurs. Le but, c’est de simplifier l’organisation, que nos clients soient sereins, qu’ils se disent : « Je suis tranquille, je n’ai qu’un seul camion dans la journée. » Nous arrivons à massifier les tournées, et à générer un bilan CO2 bien plus intéressant.

V. L. : Notre métier est de connaitre les flux de transports de nos clients. On regarde leur historique, les données qui en résultent, pour bâtir des plans de transports et optimiser les tournées et le budget. Nous devons générer de la valeur pour nos clients, et également pour nous. Parfois, nous allons peut-être avoir moins de flux, transporter moins, mais ce sera moins couteux et plus respectueux de l’environnement pour nos clients. Et pour nous, la marge sera meilleure. C’est une démarche durable. Nos solutions doivent être compétitives, mais avant tout fiables, avec le maintien de nos engagements.

La responsabilité environnementale.

Pour les industriels, la responsabilité environnementale est devenue un facteur important. Comment se placent les TRANSPORTS BREGER par rapport à ces nouveaux enjeux de décarbonation ?

V. L. : Nous sommes très engagés dans l’éco-responsabilité, depuis longtemps. 20 % de nos kilométrages sont aujourd’hui décarbonés. Nous avons un mix énergétique large assumé depuis longtemps. Nous sommes pragmatiques et opportunistes, tout en prenant des risques. Aujourd’hui, nous avons 70 véhicules qui fonctionnent grâce au biogaz, investissement que nous réalisons depuis 2017. Par exemple, pour LEROY-MERLIN, on ne livre qu’au gaz.

K. B. : Les camions ont bien évolué. Cela a commencé avec de petits véhicules sans couchette avec 360 chevaux et 350 kilomètres d’autonomie. On devait faire deux pleins par jour. La seule chose qui différencie aujourd’hui un camion à gaz d’un diesel, ce sont les bombonnes sur les côtés. Et grâce à une conduite maitrisée, on atteint les 600, 650 kilomètres d’autonomie.

V. L. : Ensuite, nous utilisons aussi le biocarburant B100, un carburant végétal. Certains de nos clients disposent de cuves pour recharger les camions en B100. Nous utilisons aussi l’HVO*, des huiles hydrogénées, grosso modo du diesel généré grâce à la récupération d’huiles végétales ou animales.

De l’huile récupérée auprès des fast-foods ?

V. L. : En partie oui. Et pour les huiles animales, c’est issu de l’équarrissage. C’est assez récent. Avant, l’HVO était issu de l’huile de palme. Maintenant, c’est un carburant certifié issu de déchets, et plus durable qu’auparavant. C’est un carburant miscible avec le diesel, mais que l’on ne trouve que dans nos cuves, pas au bord de la route. Nous délivrons un certificat de décarbonation pour les clients qui utilisent le HVO. Même si c’est un carburant plus cher, des clients nous ont suivis en 2023. Et on sent qu’en 2024, il y a des nouvelles possibilités. On fonctionne avec un prix un peu différent et des certificats. On a donc nos 3 sources, le biogaz, le B100 et le HVO. Et ensuite l’électrique, et peut-être l’hydrogène demain.

Sous quels délais concernant l’hydrogène ?

V. L. : Pour l’instant, il n’y a pas de camion, pas d’offre. Les constructeurs sont allés sur la propulsion électrique full battery. Il faut donc des stations de recharge et un écosystème qui est en train de se mettre en place.

L’électrique fonctionne déjà pour les courts trajets, les clients locaux.

V. L. : Oui, notre offre est existante, mais plutôt sur l’Est de la France. Cela s’étudie sur des trajets assez courts, du navettage. D’ici à la fin de l’année, nous serons au rendez-vous. Nous avons étudié l’implantation des bornes de recharge en fonction de nos agences et de nos capacités. En 2023, sur l’ensemble du parc BERGER, on diminue les volumes d’émissions en kilo/100 kms. Car pour une voiture, on parle de grammes par 100 kilomètres. Pour un camion, on parle de kilo par 100 kilomètres. Nos kilos d’émissions par 100 kilomètres baissent, tandis que notre chiffre d’affaires augmente. On est passé de 42 000 tonnes d’émissions à l’année sur l’ensemble du parc à 37 ou 38 000 tonnes grâce à notre mix énergétique.

Cette décarbonation, c’est une demande de plus en plus présente de la part des clients ?

V. L. : Nous le proposons. Néanmoins, il y a une pression mise par les donneurs d’ordre sur les sous-traitants. Dans les appels d’offre, il y a des demandes en diesel, mais aussi en B100, en HVO… Ça commence à venir pour l’électrique.

Et des labels écoresponsables existent ?

V. L. : Oui, il y a beaucoup de labels. Des organisations professionnelles, qui se sont appuyées sur l’ADEME**, en proposent. Il y a aussi des chartes CO2. Ou le label Objectif CO2. ECOVADIS est aussi présent. Ce n’est pas si simple à unifier. 95 % de notre bilan carbone proviennent des émissions de nos camions. Mais concernant nos infrastructures, nous engageons un plan de déploiement et de modernisation.

(Il ouvre un document, une DPEF.) Cette Déclaration de Performance Extra Financière est accessible sur le site web de BREGER. C’est un document audité par des commissaires aux comptes et joint à notre rapport de gestion. On y trouve notre chiffre d’affaires, sa répartition par secteur, avec 80 % au national et 20 % à l’international. Et on y répertorie tous nos enjeux importants, comme la santé et la sécurité au travail, le développement du capital humain avec la formation. On a aussi les émissions de CO2 au kilo aux 100 kilomètres. En 2021, on était à 89.2 kg/100 kms, aujourd’hui, nous sommes descendus à 79.7. On y trouve également le turn-over client ou fournisseurs. Ce document apporte une transparence pour nos collaborateurs et pour nos partenaires.

La révolution numérique.

On remarque dans ce rapport la « garantie de la sécurité de l’information » évaluée à 99.9 % en 2023.

V. L. : Le traitement des données est important pour le suivi en temps réel des stations et des historiques des clients. Des data analystes travaillent au siège à Laval. C’est très important pour baisser nos coûts.

Vous arrivez à prévoir avec les datas les demandes futures de vos clients ?

V. L. : C’est plutôt l’intelligence artificielle qui va nous y aider. Mais pour le moment, ce sont nos historiques qui nous aident à mettre en place et à adapter nos plans de transports. On utilise l’IA pour les comptes rendus de rendez-vous. L’IA va nous aider à aller plus vite sur certains sujets.

L’IA pourra à l’avenir mettre en place les tournées sans une intervention humaine ?

V. L. : Ce sera compliqué. Il y a eu des propositions, mais ce n’était pas pertinent. Je pense que l’IA pourra aider, notamment sur le suivi des commandes. À l’exploitation, même après 30 ans de service, on apprend toujours. Cela aidera, mais cela ne remplacera pas l’intervention humaine.

K. B. : Pour mettre en place le planning des conducteurs, on prend en compte différentes données, et en intégrant le facteur humain. Ce serait difficile pour une IA.

V. L. : Quand vous générez un texte avec ChatGPT, il faut quand même y apporter des corrections. Mais demain, l’IA pourra aider nos collaborateurs qui travaillent les données, et créer ainsi de la valeur. Nous avons nos révolutions énergétiques et numériques.

Et aussi une révolution humaine ?

V. L. : On s’appuie sur nos valeurs. Nous avons affaire à un contexte et des exigences différentes. Mais nos valeurs de fond n’ont pas changé : le respect, la diversité, le droit à l’erreur, un peu de dérision de temps en temps (sourire). Et donner du sens à notre travail, pour que nos clients s’y retrouvent. On doit créer de la valeur à notre échelle. Le bien-être de nos collaborateurs est au cœur de notre développement.

K. B. : les collaborateurs passent du temps au travail donc ils ont intérêt à s’y sentir bien. Il faut que les gens viennent avec la banane au boulot ! On a un turn-over faible concernant les salariés chez BREGER. Les gens sont plutôt contents de venir.

V. L. : Pour garder un équilibre, l’entreprise a un rôle important. Le bruit médiatique parle de la valeur travail, mais l’important, c’est la valeur activité. J’entreprends, je fais. On n’en entend pas parler. C’est pour cela que le réseautage est important, on parle des valeurs, de son rôle dans la chaine de production. Le réseautage apporte de la réflexion mutuelle.

Le développement à Romorantin.

Le site BREGER de Romorantin va bientôt être transféré dans un bâtiment tout neuf, plus proche de l’A85.

K. B. : Nous sommes 60 collaborateurs, dont 50 chauffeurs en régional et en national. Le déménagement est prévu cet été. Le bâtiment actuel était utilisé initialement pour faire de la préparation de commandes pour MATRA***. Chaque jour, j’ai une trentaine de passages à quai à gérer, sur 5 quais. Il y a une saturation entre 5h et 7h le matin. J’estime le temps perdu actuellement à un équivalent temps plein. Dans le nouveau bâtiment, nous auront 10 quais pour une rotation beaucoup plus rapide. Sur le nouveau site, les gens attendront moins.

V. L. : C’est un investissement de pratiquement 3 millions d’euros, avec probablement des emplois supplémentaires à l’avenir. Il y a encore des axes de développement auprès de la grande distribution.

Vous recrutez actuellement ?

K. B. : Je viens de faire une cession de formation de chauffeurs. Je vais probablement recruter en alternance à la rentrée, pour la relation et digitalisation avec les clients. Mes partenaires ont besoin de beaucoup de suivis. Et nous avons besoin de développement commercial. Je suis issu de l’alternance chez BREGER. Pour moi, l’alternant n’est pas un apprenant jetable. Nous formons quelqu’un pour un métier, pour nos valeurs. Ç’a plutôt bien marché pour moi et pour d’autres dans l’entreprise.

V. L. : Il y aura surement des opportunités pour de l’insertion ou du reclassement de compétences. Il faut avoir « l’accroche transport » et supply chain.

En rejoignant le GIR, vous souhaitez aussi vous rapprocher des industriels locaux.

V. L. : Oui, nous les accueillerons avec plaisir lors de l’inauguration de notre nouveau site. Cet investissement montre notre volonté de s’ancrer sur le territoire.

K. B. : BREGER a été assez discret jusqu’alors.

Comment voyez-vous la possible arrivée de la nouvelle plateforme logistique CATELLA**** à Romorantin ?

V. L. : On ne sait pas encore si cela se fera et qui l’occupera. Cependant, cela a du sens d’avoir une plateforme logistique à proximité. On regarde cela avec intérêt.

*HVO : Hydrotreated Vegetable Oil, ou huile végétale hydrotraitée.

**ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maitrise de l’Energie.

***Les derniers ateliers MATRA à Romorantin ont fermé en 2003.

**** Dans la zone d’activités des Grandes Bruyères près de l’A85, 2 entrepôts logistiques (l’un de 44 265 m², l’autre de 27 915 m²) pourraient être érigés sur un terrain de 18 ha entre Romorantin et Villefranche-sur-Cher.

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