Professionnel du recyclage de véhicules, INDRA recrute.

Chaque année en France, ce sont plus d’un million de véhicules en fin de vie qui doivent être détruits. Depuis 2015, les objectifs européens imposent la valorisation de 95% de la masse de ces véhicules. Le réseau INDRA RE-SOURCE a atteint 96.2% de recyclabilité en 2021. Et gère 40% du parc automobile français en fin de vie. Cependant, le remplacement à venir de la propulsion thermique par l’électrique et l’hydrogène suppose des changements notables pour les acteurs de la filière du recyclage. Et le recrutement de nouvelles compétences. Pour comprendre ces enjeux, le GIR et les partenaires emploi et insertion locaux ont pu visiter le site INDRA près de Romorantin.

Entreprise familiale créée en 1985, puis reprise par RENAULT et SUEZ en 2008, INDRA dispose en interne de 2 sites dans lesquels sont déconstruits 10 000 véhicules par an. D’abord un site de déconstruction traditionnelle près de Vienne en Isère. Ce dernier permet de tester des process de déconstruction pour les capacités de démantèlement réduites, et d’être au plus près du modèle économique des centres agréés. Car INDRA s’appuie aussi et surtout en France sur un réseau de près de 400 centres de démantèlement agréés indépendants.

L’enseigne dispose également d’un site de déconstruction industrielle à Pruniers en Loir-et-Cher, sous pavillon RE-SOURCE, le département Engineering de INDRA. Un centre de formation, AURECA, y est présent pour permettre aux partenaires de la marque de se former et de se monter en compétences sur de nouvelles technologies. Un magasin de pièces détachées y est par ailleurs ouvert, même si l’entreprise réalise 90% de son Chiffre d’affaires via le e-commerce.

Favoriser l'éco-conception des véhicules.

Certifiée ISO 9001 (Qualité), ISO 14001 (Environnement) et ISO 45001 (Santé Sécurité), INDRA parvient donc à recycler plus de 96 % de la masse des véhicules. Ainsi en 2021, ce sont 420 000 tonnes de matières qui ont été collectées et réutilisées par son réseau. Notamment 17 000 tonnes d’Aluminium, 8 500 tonnes de Polypropylène, 4 250 tonnes de Cuivre, 5 800 tonnes de batteries, 290 000 pots catalytiques et filtres à particules et 295 000 tonnes d’Acier.

Une revalorisation avec en tête la quête d’un recyclage intelligent, pour une industrie responsable face aux enjeux de l’épuisement de nos ressources naturelles. Pour ce faire, INDRA assure la traçabilité de toutes les pièces qu’elle traite et développe des équipements spécifiques à la déconstruction et à la dépollution. L’entreprise accompagne les acteurs de la filière dans la commercialisation des pièces de réemploi et des matières. Enfin, grâce à son expertise, elle peut être consultée pour la mise en place d’un cadre réglementaire concernant la filière des véhicules en fin de vie. Allan ANCHISI, directeur marketing et des opérations, complète : « On peut faire du consulting auprès d’une entreprise qui souhaite développer son économie circulaire et sa filière automobile. Et également auprès des gouvernements, quand des pays souhaitent structurer leur filière de recyclage automobile. Car INDRA à une vision à 360° sur le recyclage automobile et sur tous ses acteurs.»

Grâce à son centre de recherche, INDRA participe à l’éco-conception des véhicules avec les constructeurs afin d’optimiser le recyclage de ces mêmes véhicules dans 10 ou 20 ans. Allan ANCHISI abonde : « On réalise de l’éco-design. On amène le constructeur à réfléchir sur son produit de demain. Dans un objectif de bien revaloriser la matière ou le produit. On réfléchit à l’assemblage, à la manière de démonter. Il y a une vraie attente de la part des constructeurs et des équipementiers sur ces sujets-là. D’autant que de nouvelles lois vont bientôt arriver. »

L’atelier RE-SOURCE de Pruniers-en-Sologne.

Un moteur thermique, bientôt pièce de musée ?

« On va créer des nouvelles compétences et des nouveaux métiers autour de la batterie et de son recyclage. »

Une partie croissante de l’activité se fait sur les véhicules à propulsion électrique. Néanmoins, ce changement de technologie suppose une adaptation logistique, sécuritaire et économique,

Mr ANCHISI nous en dit plus : « On a des prestations de mise en sécurité des batteries électriques et de prise en charge de véhicules électriques accidentés. Car sur une voiture électrique accidentée, la batterie peut être un danger. INDRA a un savoir-faire unique en Europe. On travaille le sujet depuis une dizaine d’années. On accompagne les centres agréés dans le démantèlement de ces véhicules électriques. Le démontage d’une voiture électrique est différent de celui d’un véhicule thermique. Sur ce dernier, on va récupérer un moteur, une boite de vitesse, un pot catalytique. Avec les véhicules électriques, on pourra toujours faire quelque chose du moteur. Mais il n’y a plus de pot catalytique. Donc le business modèle va changer. On va créer des nouvelles compétences et des nouveaux métiers autour de la batterie et de son recyclage. On ne connaît pas la durée de vie d’une voiture électrique. Auparavant, on parlait de 10, puis de 20 ans. Et on se rend compte qu’elles tiennent plus longtemps. Concernant le recyclage des batteries, avec RENAULT, on a mis en place un vrai accompagnement. Mais avec d’autres constructeurs, nous n’avons pas encore de règles. Donc on doit pour le moment stocker leurs batteries. Il y a eu une explosion de la demande de véhicules électriques, sans forcément réfléchir à leur fin de vie. Concernant l’hydrogène, on travaille sur le sujet avec les constructeurs. Par exemple sur l’homologation en recyclabilité des véhicules. Avant de sortir un modèle, un constructeur automobile a 6 mois pour justifier que sa voiture est recyclable à 95%.(…). Chez INDRA, on démonte le nouveau modèle et on prouve physiquement que ce dernier est recyclable à 95%. »

L’atelier de Pruniers traite entre 15 et 25 véhicules par jour.

INDRA recrute des agents H/F pour le démontage.

INDRA recrute.

L’entreprise compte 200 collaborateurs et a généré un Chiffre d’affaires de 73 millions d’euros en 2022. Néanmoins, son activité s’accroît et elle va rechercher de nouveaux opérateurs pour son site solognot.

Vincent CHARPENTIER, responsable ressource pièces auto, explique : « A Pruniers, on traite environ 4 500 véhicules à l’année. On récupère donc les pièces et les matières. Nous sommes 23 collaborateurs sur la partie Ressource auto pièces, pour 43 personnes au total sur site. Nous avons des caristes, des magasiniers, des préparateurs de commandes et des vendeurs. Et nous avons besoin de personnels qualifiés en mécanique, pour le démontage des véhicules. Quelqu’un qui à l’envie et qui est manuel à toutes ses chances chez INDRA. Nous avons une formation interne pour se familiariser à nos process car aujourd’hui, il n’existe pas de filière de formation pour le démontage et la revalorisation de véhicules. »

Afin de faciliter ses recrutements, le GIR, en partenariat avec la DDETSPP*, a organisé une visite des ateliers le mardi 23 mai. Une quinzaine de conseillers pour l’emploi, la formation et l’insertion étaient présents. Parmi lesquels la Mission locale, la Maison de l’emploi, PB SOLUTIONS, ADECCO, la CCI 41 ou encore AGIR 41. L’occasion pour les prescripteurs de l’emploi de découvrir les postes de désassemblage et le tri des éléments et des matières à recycler ou destinés à la revente.

Une visite qui questionne également sur le traitement de la fin de vie et de la revalorisation des nouvelles mobilités.

*DDETSPP : Direction Départementale de l’Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations.

Vincent CHARPENTIER à droite, a mené la visite pour les prescripteurs emploi, insertion et formation du Loir-et-Cher. Au fond à gauche, Allan ANCHISI.