Sylvie PETRACCA, les ressources vraiment humaines.

août 27, 2024

Sylvie PETRACCA propose à ses clients de les accompagner dans leurs recrutements, leurs ressources humaines, la gestion du changement, ou pour des formations. Au fil du temps, elle a vu le rapport de force entre candidats et recruteurs évoluer. Et, avec l’arrivée dans l’emploi de la nouvelle génération, suggère aux entreprises d’être plus flexibles.

Dans le centre-ville de Romorantin, Sylvie PETRACCA nous accueille sur le seuil de l’entrée de son cabinet généraliste en RH. Le téléphone collé à l’oreille, elle nous demande dans un sourire de patienter, le temps de mettre fin à l’appel. Après une franche poignée de main, la dynamique cheffe d’entreprise nous prie de la suivre vers son bureau. Au mur, une imposante horloge sert de maître du temps. Un temps qui passe célébré par notre hôtesse, qui nous fait remarquer, enjouée : « Mon entreprise vient de souffler sa vingtième bougie ! »

Titulaire d’un DESS (aujourd’hui Master) en ergonomie et psychologie du travail, son quotidien est axé sur le recrutement de tous profils, de l’opérateur au technicien, de l’expert au cadre supérieur. Depuis la création de son cabinet en Loir-et-Cher en 2004, elle a la volonté de s’adapter aux problématiques des entreprises : « J’aime accompagner mes clients et travailler sur leurs besoins RH, en construisant des solutions spécifiques à leurs attentes. Chaque mission est différente. Concernant le recrutement, j’aime trouver la personne qui va correspondre au besoin de l’entreprise, et le poste qui va correspondre au projet de vie personnel et professionnel du candidat. Je réalise des entretiens, des passations de tests, et je donne un retour aux candidats, et un rapport d’évaluation pour le recruteur. »

Par ailleurs, la consultante se mue aussi en formatrice : « Je propose des formations, par exemple pour développer l’affirmation de soi, les postures managériales, ou pour gérer le stress ou la violence au travail. »

Et peut aussi accompagner les industriels sur diverses questions RH : « Je réalise, avec une consœur Psychologue, des démarches ou des diagnostics des risques psychosociaux. Ceci afin d’accompagner les entreprises dans l’évolution de leurs conditions de travail et l’amélioration des relations de leurs ressources humaines, le bien-être au travail. »

« L’entreprise doit mettre en place des "poches de flexibilité". »

L’arrivée de la jeune génération bouleverse certains codes. Et face à un marché du travail qui se tend, et aux attentes nouvelles des jeunes, Mme PETRACCA prône un changement de doctrine dans l’organisation et l’accueil des nouveaux collaborateurs.

« Aujourd’hui, quand on recrute un candidat pour 2 ou 3 ans, c’est déjà pas mal. La nouvelle génération a soif de vivre des expériences variées. La période de la COVID, avec la mise en œuvre du télétravail, a permis une nouvelle flexibilité. J’interviens aussi sur l’intégration de la nouvelle génération. Comment accueillir de jeunes collaborateurs avec des parcours d’intégration qui ne sont pas forcément adaptés ? Il faut arrêter de se focaliser sur les jeunes générations. Nous vivons dans un monde en mutation et il faut en tenir compte. Ils sont nés avec les smartphones, les réseaux, et il faut s’appuyer là-dessus. L’entreprise doit mettre en place des « poches de flexibilité » comme le définit Kévin Bouchareb. Comment une entreprise peut faire bouger son organisation pour accueillir les jeunes avec plus de souplesse ? Le schéma classique, 8h/midi – pause déjeuner – puis 13h/17h, peut dans certains cas être modifié, tout en conservant des règles. Pourquoi ne pas autoriser des RTT d’une heure en cas de besoin ? Occasionnellement, cette flexibilité peut être mise en place. Certaines entreprises commencent à s’y mettre. »

« Les recruteurs ne sont plus en position de force. »

En plus de deux décennies d’accompagnement, elle a vu les lignes bouger et le rapport de force changer en faveur des candidats : « La position des entreprises a évolué. Avant, les recruteurs avaient des exigences pour leurs recrutements. Ils cherchaient le candidat idéal. Aujourd’hui, ils sont plus ouverts aux profils atypiques, ils ont ouvert le champ des possibles. Les recruteurs ne sont plus en position de force. Les pouvoirs se sont rééquilibrés entre l’entreprise et le candidat. Le candidat a aujourd’hui autant de pouvoir que l’employeur. Et moi, je suis la médiatrice entre les deux : je lui partage des points positifs et d’appui. Et je suis aussi l’ambassadrice du client pour lequel je recrute. Je ne suis pas salariée de l’entreprise, mais j’en parle comme si j’y étais embauchée. Je dois pouvoir donner un certain nombre d’informations précises au candidat pour qu’il puisse se projeter et s’intéresser à l’entreprise et au poste, je dois apporter une valeur ajoutée. »

Et lorsqu’on lui demande ce qui l’a marqué durant ces années, les yeux de l’entrepreneuse s’illuminent encore davantage. « J’aime suivre mes candidats. Ce qui m’anime, c’est de créer du lien. Je m’inscris dans la durée. Certains se sont mariés, ils ont eu des enfants, se sont installés dans la vie et ont trouvé leur équilibre. D’autres ont évolué professionnellement. Je suis contente d’avoir contribué à cet équilibre à un moment donné de leur vie. Avec des gens qui ont évolué, et qui ont eu plein de bébés ! » (rires)